Autoroutes : la plainte de Vinci contre les handicapés fait polémique

Ré-vol-tés ! Les membres de l'association des paralysés de France (APF) digèrent mal la plainte que la société d'autoroutes Vinci a déposée contre leur représentante élue en Haute-Garonne, Odile Maurin, après les actions «péages gratuits» menées l'été dernier au Palays sur le périphérique sud de Toulouse et à Portet-sur-Garonne.

Article du 10/04/2015 paru dans La Dépêche.

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Lors de ces opérations, il s'agissait pour les handicapés d'attirer l'attention de l'opinion publique sur les problèmes d'accessibilité qui restent d'actualité en France et d'émettre au passage une idée pour financer la politique du gouvernement en la matière : décider d'une ponction modique sur les bénéfices des sociétés concessionnaires. Las, Vinci n'a pas vraiment goûté ce happening sur la voie publique en répliquant sur le terrain juridique, sans tenir compte de la singularité de ces manifestants. «Le dépôt de plainte dans ces circonstances est systématique, plaide Bertrand Wipf-Scheibel, le chargé de communication. C'est un principe de sécurité que nous voulons rappeler à tout le monde sans restriction. Manifester à un péage est très dangereux et interdit par la sécurité routière. Nous voulons éviter le plus possible ces opérations et ne surtout pas créer des vocations»...

Vinci refuse d'endosser le rôle du grand méchant loup mais indique, toutefois, que la plainte ne sera pas retirée. «Nous avons conscience de la sensibilité de l'opinion publique sur ces questions, insiste Bertrand Wipf-Scheibel, mais l'association a bloqué les péages deux fois pour une meilleure visibilité médiatique et les risques encourus ne le valent pas. S'il y avait un problème, on nous le reprocherait».

Odile Maurin, elle, est convoquée au commissariat le 16 avril prochain pour s'expliquer sur une plainte jugée indigne. «Je suis étonnée que Vinci ce préoccupe de notre sécurité dix mois après, ironise-telle, et je note aussi que notre sécurité dans les rues et sur les trottoirs ne préoccupe pas grand monde. La représentante de l'APF ne renie rien : «On prend nos responsabilités».

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